Édition du lundi 7 avril 2003
GIAT Industries : entre 3 000 et 4 000 emplois supprimés dans dix villes ?
Après la Banque de France, GIAT Industries. Le groupe public d'armement terrestre annonce aujourd'hui les grandes lignes d'un nouveau plan de restructuration qui devrait amputer lourdement les effectifs et conduire plusieurs sites à la fermeture, selon les syndicats qui exigent depuis plusieurs mois un moratoire.
La direction a convoqué ce lundi un conseil d'administration de la maison-mère consacré aux perspectives de l'entreprise pour les années 2003-2008.
De leur côté, les députés et maires des villes abritant un site de GIAT seront reçus lundi après-midi au ministère de la Défense et à Matignon pour des annonces d'éventuelles compensations financières, selon une source syndicale. Michèle Alliot-Marie avait indiqué le 26 mars que "les communes ou les départements qui auront des restrictions d'activités se verront présenter une compensation".
Le Pdg Luc Vigneron présentera ses intentions - et celles du gouvernement - de restructuration en termes d'effectifs et d'implantation.
La totalité du plan et plus spécifiquement les mesures sociales d'accompagnement seront dévoilés lors d'un comité central d'entreprise (CCE) le 16 avril prochain.
Le groupe compte aujourd'hui 6 261 salariés (5 587 pour la maison-mère seule) répartis sur les sites de Roanne, Versailles-Satory, Bourges, Tarbes, Saint-Chamond, Toulouse, Tulle, Saint-Étienne, Cusset et La Chapelle-Saint-Ursin.
Les syndicats CGT, FO et CFDT disent craindre une amputation des effectifs comprise entre 3 000 et 4 000 salariés, une réduction drastique qui condamnerait plusieurs établissements à la fermeture et, à terme, l'avenir du groupe.
Une note interne du Contrôle général des armées affirmait récemment que la mise en uvre du plan social projeté par la direction serait "fatale" au groupe avec une "crise d'amaigrissement" qui entraînerait la suppression de "près de 4 000 emplois".
"Notre but est de prévenir le démantèlement de GIAT et de redonner à cette entreprise une viabilité industrielle", a déclaré le 26 mars la ministre de la Défense Michèle Alliot-Marie.
L'intersyndicale a également demandé le 14 mars à Jacques Chirac un "moratoire pour 2003, suspendant toute annonce de plan, toute opération de démantèlement de l'entreprise, de désinvestissement". N'ayant "pas obtenu de réponse", syndicats et salariés ont annoncé lundi le blocage, sur le site de Roanne (Loire), de la livraison des sept derniers chars Leclerc aux Emirats arabes unis.pt> s
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